Alger instaure des sanctions sévères contre toute personne refusant «les soins, le dépistage ou le confinement»

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Dans la lutte contre le coronavirus en Algérie, toute personne qui rejette «les soins, le dépistage ou le confinement sanitaire» encourt une peine de prison ferme allant de six mois à deux ans, assortie

 Le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a instruit dimanche 29 mars les ministères impliqués dans la gestion de la crise sanitaire du coronavirus ainsi qu’aux walis (préfets). Toute personnes refusant de se soumettre aux prescriptions de soins, de dépistage ou de confinement décrétées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire sera sanctionnée, indique un communiqué du cabinet du Premier ministère relayé par la presse locale.

Ainsi, M.Djerad a notifié les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé, ainsi que l’ensemble des walis, de mettre en place sur la base d’un certificat ou d’un rapport médical dûment établi par le médecin traitant «une procédure de réquisition». Celle-ci doit être engagée «lorsqu’une personne présentant des signes d’atteinte, ou qui soit effectivement atteinte par le Covid-19, refuse de se conformer aux prescriptions médicales de soins, de dépistage ou de confinement sanitaire, ou lorsque la personne concernée interrompt ses soins ou quitte le lieu de confinement sanitaire, quelle que soit sa nature», indique la note selon le site d’information Algérie 1.

Le cas échéant, toute personne ayant fait l’objet de réquisition encourt «une peine de six mois à deux ans d’emprisonnement et une amende de 20.000 à 100.000 dinars [146 à 730 euros], conformément [au, ndlr] code pénal», précise le document.

Plus de mesures d’hygiène

Par ailleurs, des voix s’élèvent dans le pays. Elles appellent à des mesures plus strictes à l’instar de celles prises dans d’autres pays du monde. Ainsi, dans une déclaration au site d’information Akhbar El Watan, Ibtissem Hamlaoui, spécialiste en chirurgie cardiaque, a appelé le Président Abdelmadjid Tebboune à instaurer le confinement total obligatoire et à lancer une opération de dépistage massive dans le pays, en plus du protocole de traitement par la chloroquine. Elle a également insisté sur l’importance d’engager les ministères du Travail et de la Sécurité sociale, et de la Solidarité dans la prise en charge des couches sociales les plus vulnérables.

Dernier bilan

Le bilan de l’épidémie du coronavirus continue de s’alourdir en Algérie. En effet, lors d’un point presse dimanche 29 mars à Alger, le Pr Djamel Fourar, directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, a indiqué que 449 personnes contaminées par le coronavirus étaient actuellement hospitalisées dans différents établissements sanitaires à travers le pays. Il a par ailleurs déploré 31 décès et signalé 31 guérisons.

Il avait précédemment informé que 36 wilayas étaient désormais touchées par le coronavirus et que plus de 400 personnes suspectées d’être porteuses du virus étaient en état d’isolement sanitaire en attendant de recevoir les résultats de leurs analyses.

   Source : Sputnik France