L’offensive diplomatique de l’Algérie sur le dossier libyen

APS / AFP Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez el-Sarraj (G), a rencontre le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger, en janvier 2020 (image d'illustration).

Alors que les appels internationaux et régionaux se multiplient pour ramener les deux parties de la lutte à la table des négociations et que le gouvernement d’entente national le GNA refuse l’initiative égyptienne, l’Algérie mène une offensive diplomatique pour agir sur le dossier. La visite, dimanche, du substitut de Khalifa Haftar, le président du Parlement libyen Aguila Saleh, à Alger, ouvre la porte à une médiation algérienne.

 C’est une visite qualifiée d’importante à Alger. L’arrivée de Aguila Saleh donne plus de poids à la médiation algérienne. Dans le contexte actuel, elle ne peut qu’apporter de l’eau à son moulin et s’inscrire dans la perspective d’une initiative algérienne en construction.

Car la défaite de Khalifa Haftar dans son projet de conquérir Tripoli rebat les cartes et redistribue les rôles des intervenants régionaux et internationaux dans cette crise. Alger, en tant que voisin libyen, se place en position de favori pour mener une médiation alors que l’Egypte, l’allié de Khalifa Haftar est affaibli.

« L’initiative algérienne va arriver car elle est réclamée par les Libyens » avait annoncé le porte-parole de la présidence algérienne, affirmant que cette initiative est « à l’écart des jeux d’influence et de pouvoir ». « Nous allons aider les Libyens à organiser des élections », a déclaré le président Tebboune la semaine dernière.

Alger mène une véritable offensive diplomatique et multiplie les contacts autour de la Libye. Le président algérien a reçu plusieurs ambassadeurs à Alger et a appelé plusieurs capitales pour parler de la Libye. Le dossier libyen est devenu prioritaire pour Alger depuis l’arrivée d’Abdelmajid Tebboune au pouvoir. Alger avait candidaté sans succès pour le poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye et avait annoncé sa disponibilité pour accueillir des pourparlers inter libyen.

 Selon plusieurs observateurs, une médiation algérienne semble « incontournable » devant le refus de Tripoli de l’incitative égyptienne pour un cessez-le-feu. Le Caire ne vise selon le GNA qu’« à geler le front pour éviter une nouvelle défaite à Khalifa Haftar ». L’Algérie a toujours opté pour une solution pacifique et un règlement politique à la crise libyenne loin des interférences étrangères, en maintenant la souveraineté et l’unité du pays.

 

   Source: rfi