Fin des subventions sur les carburants au Nigeria

REUTERS/ Afolabi Sotunde Une station-service à Abuja, Nigeria (image d'illustration).

Les consommateurs nigérians sont touchés de plein fouet par la chute vertigineuse des cours du pétrole. Sous forte pression, le premier producteur africain de brut, qui importe son carburant, vient de décréter la fin des subventions. Une mesure censée abolir un régime qui favorise la corruption et que le secteur pétrolier local attendait de longue date.

 Avec quatre raffineries qui n’ont jamais fonctionné et avant l’entrée en production de celle que vient de construire le groupe Dangote, d’une capacité de 650 000 barils par jour, le Nigeria importe la quasi-totalité du carburant distribué dans tout le pays.

Jusqu’ici, l’État fédéral prenait en charge une partie des coûts d’importation des produits pétroliers. Ce qui permettait aux station-services de vendre l’essence à 145 nairas le litre, soit environ 30 centimes d’euros – pour le prix affiché à la pompe ce vendredi. C’est deux fois moins que dans les pays voisins, comme le Bénin, et même trois fois moins qu’en Côte d’Ivoire.

Mais la première économie africaine est rongée par la corruption et ce système de subventions a permis le détournement de plusieurs milliards de dollars. Depuis trois mois, l’importante baisse des cours du pétrole a fait chuter les revenus du Nigeria. Après le creux du cours du pétrole, autour de 20 dollars, vers la fin du mois d’avril, celui-ci est remonté et évolue autour de 40 dollars le baril depuis le début du mois de juin. Néanmoins, le pays devrait entrer en récession avant la fin de l’année.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé la fin des subventions sur les carburants et promis aux distributeurs ce qu’ils revendiquent depuis longtemps : laisser le marché déterminer les prix à la pompe.

 Malgré ces annonces et la publication d’une circulaire officielle, le gouvernement continue toutefois d’imposer une fourchette de prix de vente, révisable chaque mois. Et les distributeurs sont obligés de respecter ces prix fixés. Autrement, ils risquent de voir leurs station-services fermer. Certains d’entre eux continuent donc de réclamer une libéralisation totale du secteur.
 
        Source : rfi