Centrafrique : l’annonce du retrait de l’UPC de la rébellion accueillie avec scepticisme

FLORENT VERGNES / AFP Ali Darassa, ici au milieu de ses hommes le 16 mars 2019.

Le communiqué diffusé lundi soir par Ali Darassa, chef du puissant groupe armé UPC suscite un certain scepticisme. Dans ce document manuscrit authentifié par RFI, le chef rebelle s’engage à se retirer de la rébellion CPC et dit vouloir réintégrer l’accord de paix de Khartoum, qu’il avait dénoncé en décembre pour rejoindre la rébellion. Mais cette déclaration sème le trouble au sein de la coalition, et est accueillie avec « réserve » par les autorités.

Sans surprise c’est la coalition rebelle CPC qui a réagi en premier pour contester l’authenticité de ce document, une authenticité pourtant confirmée dès lundi par le porte-parole d’Ali Darassa. Certains au sein de la CPC évoquent une « manipulation des autorités » pour tenter de rallier les autres groupes armés à l’accord de Khartoum. D’autres disent leur surprise.

« C’est un non-événement » estime pour sa part Aboubacar Siddick, l’un des porte-paroles de la CPC. Pour lui, quoi qu’il en soit « la rébellion va continuer avec ou sans certaines entités ». Derrière ces réactions vives et parfois contradictoires, un certain trouble s’exprime.

Selon nos informations, le communiqué d’Ali Darassa a en effet suscité des remous au sein de la coalition et de son propre groupe armé. Du côté des autorités, on se dit « sur une certaine réserve » et on ne voit pas l’urgence à réagir « compte-tenu des précédents volte-face de certains groupes armés », confie une source au sein du pouvoir.

Le porte-parole du gouvernement lui réitère simplement la position de Bangui. « Nous n’entendons pas négocier avec des groupes armés qui ont quitté l’accord. Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice », affirme Ange-Maxime Kazagui.

Quant à ceux qui s’engageraient éventuellement à revenir dans l’accord : « Pour nous la question ne se pose pas encore », estime le porte-parole en précisant que quoi qu’il en soit « il n’y aura plus de discussions avec des étrangers à la tête de groupes armés, ce qui inclut Ali Darassa ».

  Source: Rfi