« Nos différends ne concernent pas les fondamentaux » affirme le ministère turc des Affaires étrangères après l’annulation de la visite prévue à Ankara, de deux ministres russes : Sergueï Lavrov des Affaires étrangères et Sergueï Choïgou de la Défense. La Russie et la Turquie appuient deux camps opposés en Libye et Ankara considère qu’elle a réalisé plus d’avancée sur le terrain que Moscou, ce qui lui donne le droit d’imposer ses conditions sur l’accord de partition qui conduira à un cessez-le-feu en Libye.
Refus de la proposition russe
Ankara refuse donc la proposition russe et demande un retour à la situation d’avant 2015. C'est-à-dire, le retrait de l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar jusqu’à Benghazi ce que Moscou refuse totalement. Le Kremlin souhaite imposer un tracé pour un cessez-le-feu respectant ses lignes rouges : Syrte, Al Joufra et le croissant pétrolier.
Depuis le 13 juin, un comité conjoint essaie d’avancer sur un accord turco-russe mais sans succès. La Turquie minimise les différences et évoque seulement des « difficultés techniques » pour un cessez-le-feu. En l’absence d’un accord entre Ankara et Moscou, les combats risquent de reprendre de plus belle. La Turquie ambitionne de réaliser de nouvelles victoires pour arriver à la table des négociations en position de force. Elle continue à envoyer des mercenaires et des armes au GNA qui a rassemblé toutes ses forces autour de Syrte.
Des développements décisifs sur le terrain
Les développements sur le terrain seront décisifs pour aborder la prochaine étape,
Si l’intervention turco-russe en Libye a limité la prédominance américaine et a freiné sérieusement les Européens, plusieurs observateurs évoquent un rapprochement franco-russe, équivalent à celui opéré entre les Américains et les Turcs. En témoigne le ton virulent du dernier communiqué français envers Ankara et ses ambitions « inacceptables » en Libye, selon Paris.
Source: rfi