Soudan: conférence internationale en Allemagne pour soutenir la transition

RFI/Alexandra Brangeon Graffiti vantant la révolution soudanaise dans les rues de Khartoum.

Plus de 40 pays se rencontrent, ce jeudi, à Berlin, pour soutenir la transition démocratique au Soudan. Une rencontre par vidéoconférence, sous la co-présidence de l’Allemagne, de l’Union européenne, des Nations unies et du Soudan. Il s’agit, pour les pays donateurs, de voir comment soutenir financièrement le pays qui doit organiser des élections démocratiques dans deux ans.

 C’est lors de cette grande conférence qu’un plan de réforme de l’État soudanais doit être officialisé. Les organisateurs de l’évènement préfèrent parler de « conférence des partenaires ». C’est une manière de montrer du respect envers le gouvernement civil soudanais, lequel doit présenter et faire financer son plan pour piloter une économie en banqueroute vers un peu plus de stabilité.

Avec une économie en chute libre, une inflation de plus de 100% et des pénuries de pain et d’essence, Khartoum attend beaucoup de la conférence de Berlin. Un an après la chute de l’ex-président Omar el-Béchir, les chantiers politiques et surtout économiques sont importants. « Nous avons affaire à une transition non financée, martelée par une pandémie et le fléau potentiel d’une invasion acridienne », résume un diplomate occidental cité par l’agence Reuters.

Le nouveau gouvernement de transition n’a pas pu sécuriser de nouveau fonds pour financer ses réformes en raison d’années d’arriérés de paiement auprès des institutions internationales. Les pays donateurs, quant à eux, ont reporté à plusieurs reprise cette conférence censée débloquer de l’argent.

 Une communauté internationale sous pression

Khartoum attend donc un soutien d’urgence à son plan de sortie de crise. Un accord sur des réformes macroéconomiques sur les 12 prochains mois a d’ailleurs été conclu à la dernière minute avec le FMI, ce mercredi. Le Premier ministre a consulté ses alliés politiques ces derniers jours pour obtenir leur agrément. Mais cet accord n’est pas encore financé : c’est là que doit intervenir la participation des donateurs.

Désormais, la détérioration économique inquiète les chancelleries, dont Paris, car elle pourrait faire capoter la transition démocratique. Les manifestations contre la hausse des prix se multiplient. L’opposition civile qui a permis la chute de Béchir se divise. Et le premier ministre Abdalla Hamdok sait qu’il doit agir vite avant de perdre le soutien de la rue d’autant plus que l’accord sous lequel il partage le pouvoir avec les militaires reste fragile.

La communauté internationale est donc sous pression pour agir rapidement. La conférence d’aujourd’hui devrait permettre de lever des fonds et accélérer les réformes fiscales et budgétaires présentées par le gouvernement soudanais. La conférence de Berlin entend aussi bâtir une coalition politique internationale soutenant d’Abdalla Hamdok et son gouvernement. Ce qui est une manière de le renforcer face aux militaires, mais aussi de pousser les États-Unis à accélérer la normalisation de ses relations avec le Soudan.

 

    Source: rfi