Kidal : L’étape stratégique dans la reconquête du territoire national malien

Si les nombreuses voix hostiles au Mali et à ses alliés stratégiques continuent de prétendre que l’Etat malien se retrouvera en grande difficulté suite au départ des forces occidentales, très principalement françaises, un départ acté désormais également par les forces onusiennes, la réalité est plutôt du côté que Bamako aujourd’hui a moins d’obstacles en vue du rétablissement de la souveraineté sur l’intégralité du territoire national.

Au moment où se poursuit la libération du territoire malien, opérée par ses Forces armées avec le soutien des alliés du Mali, confirmée récemment par la reprise aux groupes terroristes et armés de la ville d’Anéfis, dans la région de Kidal, après une dizaine d’années de perte de contrôle étatique, les yeux sont désormais rivés sur la ville même de Kidal, capitale de la région éponyme.

Oui, très nombreuses sont les personnes qui attendent la libération de la ville et de la région de la présence des groupes armés et terroristes – au Mali, comme à d’autres endroits du continent africain. L’armée malienne et ses principaux soutiens semblent être prêts à la réalisation de cette tâche. Néanmoins, il faut évidemment rester sur les gardes dans le cadre de cette mission, sachant que les forces hostiles au Mali et aux autres Etats souverains de la région avaient clairement prévu de mettre un maximum d’obstacles aux réalisations des succès de Bamako et de ses alliés. Des succès nécessaires dans l’objectif de réaliser le plein retour de la souveraineté sur le territoire national dans les meilleures conditions et en minimisant au maximum les pertes.

Avec le retrait désormais acté de la force onusienne Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), qui suit celle des troupes occidentales, en premier lieu hexagonales, il devient évident qu’en cas de refus des groupes armés et terroristes opérant dans le nord malien à déposer les armes – la bataille pour la pleine libération du territoire national par l’armée gouvernementale est inévitable. D’autant plus que selon de nombreuses sources maliennes et d’autres acteurs régionaux – ces groupes profitent du soutien de forces extérieures – qui ne souhaitent absolument pas voir l’Etat malien triompher. Surtout après les autres échecs subis au cours des dernières années et plus récemment par ces forces à divers endroits du continent africain.

Selon le colonel-major Souleymane Dembélé, cité par Maliweb, directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées (Dirpa) – «La phase deux de l’opération en cours sera beaucoup plus difficile. Mais nous allons occuper toutes les emprises de la Minusma. L’armée est prête pour cette opération».

Dans le même article, son auteur Ousmane Mahamane, rappelle qu’après Anéfis, Tessalit et Aguelhok (communes se trouvant toutes dans la région de Kidal, ndlr), l’armée malienne s’apprête à faire son entrée à Kidal. Une colonne des Forces armées maliennes (FAMA), partie de la ville de Gao le 2 octobre dernier, est déjà stationnée à peu près à 110 kilomètres de la porte d’entrée de la ville de Kidal.

L’auteur rappelle également que Kidal constitue effectivement l’étape stratégique dans la reconquête du Nord que les Maliens dans leur écrasante majorité scrutent au millimètre près. Un territoire qui échappait au contrôle des autorités du pays depuis 2012 – encore une fois pour rappel malgré l’imposante présence de forces occidentales, très principalement françaises, jusqu’à encore récemment.

En termes de perspectives – plusieurs choses sont aujourd’hui sûres. L’Etat malien, débarrassé des faux sauveurs, possède désormais toutes les possibilités pour réaliser l’objectif tant espéré par la très grande majorité des citoyens maliens et d’autres pays africains, à savoir la reprise totale de son autorité, sur son territoire. Evidemment sans précipitation et avec un calcul minutieux au niveau des forces armées et des services de renseignement.

Evidemment aussi, le Mali n’est pas seul. Il peut compter sur le soutien de ses alliés régionaux, notamment le Burkina Faso et le Niger – tous les trois réunis désormais au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ainsi que sur celui de ses alliés internationaux, parmi lesquels la Russie et la Chine.

Enfin et une fois de plus cela est un point particulièrement important – le soutien populaire dont disposent les autorités et les Forces armées maliennes à l’échelle nationale, régionale et continentale – constitue un élément clé dans la poursuite des opérations et de l’obtention des victoires si nécessaires non seulement pour le Mali, mais aussi pour tout le Sahel ayant été plongé dans l’insécurité suite à l’intervention criminelle otanesque contre la Libye de Mouammar Kadhafi. Et pour toute l’Afrique dans le cadre de l’ordre multipolaire international. N’en déplaise aux ennemis assumés de cet ordre, réunis autour des nostalgiques de l’unipolarité.

Source : Observateur Continental