Par ces 12 revendications, E-Zingo Biani propose une sortie de la crise qu’elle désigne de « immédiate ». Ceci semble pourtant trop optimiste, or 80% du territoire du pays est toujours sous contrôle de groupes politico-militaires . En outre, le document suit la logique de la plateforme qui consiste en critiques du président et de l’accord de paix existant et ne concrétise pas les mesures pour la sortie de la crise actuelle.
La rencontre a eu lieu juste après une manifestation tenue le meme jour du 30 septembre à Bangui. Alors que le mouvement parle de « 2000 personnes venues réclamer la destitution du président », des locaux indiquent un nombre de participants beaucoup moins important. Il s’agit en effet d’une cinquantaine de personnes et les photos prises sur place le prouvent aussi. Un jour plus tard, c’est le mouvement lui-meme qui a confirmé l’information.
Initialement, l’appel à une manifestation a été lancé au siège du mouvement à Bangui le 24 septembre suite à une rencontre entre Abdou Karim Meckassoua, Jean-Serge Bokassa, Anicet Georges Dologuelé et trois autres leaders de l’opposition qui s’était tenue un peu plus tôt à Paris.
Pour le rappel, la Centrafrique fait le theatre d’affrontements de groupes rebelles depuis 2013, précédés de plusieurs coups d’Etat se succédant un après l’autre. En février 2019, le gouvernement et les leaders de principaux groupes armés ont signé un accord de paix, élaboré durant une semaine de négociations à Khartoum, et dont l’Union africaine et l’ONU sont garants. Justement, lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU à New-York, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a souligné que l’accord de paix « commençait à porter ses fruits » et représentait « un pas historique vers la paix et la stabilité du pays ».