Comment l’Afrique peut devenir une pionnière en matière de cryptomonnaie

On le sait, l’Afrique est de loin le continent possédant la population la plus jeune. Dans ce contexte, les nouvelles technologies sont rapidement comprises et acquises. De par la condition économique bien spécifique de l’Afrique et cette jeunesse, il se pourrait que celle-ci saute plusieurs étapes pour directement passer à la cryptomonnaie comme principale devise d’échange. Il existe plusieurs problèmes qui peuvent survenir, empêchant ce développement. Mais si la question se pose, c’est qu’il y a déjà eu des précédents.

Comment et pourquoi l’Afrique peut-elle devenir une place forte de la cryptomonnaie dans le monde ? Éléments de réponse.

Les cryptomonnaies attirent déjà l’intérêt de nombreux africains. | Photo par WorldSpectrum, CC0

Un précédent qui existe

Le développement décalé de l’Afrique apporte certes son lot de problèmes, mais aussi des “sauts” étranges, dans les mœurs et les habitudes des pays. L’exemple le plus parlant est sans aucun doute le téléphone portable. En Occident, la trajectoire des inventions est naturellement passée des premiers téléphones au téléphone filaire à la maison, pour terminer par le portable. En Afrique, le téléphone filaire n’a jamais vraiment été démocratisé dans les maisons et le continent entier est passé directement au plus utile et pratique : le téléphone portable, maintenant smartphone.

Ce phénomène est largement partagé dans le monde. Ainsi, quand une technologie n’est pas parvenue et qu’elle a été remplacée par une plus sophistiquée, c’est la nouvelle qui prend le dessus. Le tout, en jetant l’ancienne aux oubliettes. Dans ce sens, l’Afrique pourrait passer de l’argent liquide à la cryptomonnaie sans passer par la case carte bancaire. Et les débuts de ce changement sont déjà perceptibles.

L’Afrique comme actrice des ressources mondiales

Avec des centaines de millions de tonnes de matières premières exportées par an, les dirigeants africains vont donc bientôt devoir faire un choix stratégique. Si la cryptomonnaie se démocratise à des dépenses courantes, à l’aide d’un simple smartphone avec une sécurité garantie, alors les banques ont un réel souci à se faire. En effet avec la cryptomonnaie, pas besoin ni de comptes en réel ni d’intermédiaires, tous les transferts peuvent se faire d’une personne à l’autre. De la main à la main en sorte, mais de façon numérique.

Cette façon de procéder est déjà largement majoritaire en Afrique ou la carte de crédit représente une infime minorité de l’argent qui transite. Le passage du liquide à la cryptomonnaie se fera donc naturellement.

Des dangers à ne pas sous-estimer

Pourtant, il existe des dangers à cette démocratisation de la cryptomonnaie. Car, si la blockchain est aujourd’hui une technologie fiable, ce ne sera plus le cas dans quelques années. Avec la sophistication des intelligences artificielles et l’émergence de la technologie quantique, la sécurité de tous les ordinateurs deviendra obsolète et dépassée par la puissance des nouvelles machines. Les I.A. peuvent maintenant battre les meilleurs joueurs à leurs propres jeux. Dépassant l’homme, elles n’auront aucun mal à briser un programme.

Sauf si ces programmes se développent aussi rapidement que la machine. Ce qui n’est pas certain.

Les conditions climatiques africaines peuvent aussi être un frein avec des serveurs qui demandent une température plutôt clémente afin de fonctionner correctement. Un enjeu stratégique quand on sait que certains portefeuilles dits “chauds” restent en ligne sur Internet et sont donc des cibles potentielles de cyber-attaques. Il existe cependant des portefeuilles hors-ligne qui permettent une sécurité accrue au détriment de la rapidité et de la simplicité d’utilisation.

Mais si nous devons penser la cryptomonnaie comme une devise d’échange courante, alors aucune de ces deux solutions n’est pour le moment viable à une très grande échelle.

Une révolution qui pointe le bout de son nez

Il sera donc particulièrement intéressant de regarder les investissements en cryptomonnaies ces prochaines années en Afrique. Le fait que le continent ait su directement s’adapter au téléphone portable avec une aisance et une consommation au sommet indique que l’adaptabilité des peuples africains peut permettre ce saut dans le temps.

La carte de crédit sera bientôt dépassée selon les experts. Un changement radical qui coûtera sûrement des milliards au reste du monde tandis que le continent pourra entamer sa transition bien plus calmement.

Dans son combat contre la monnaie, la cryptomonnaie est en train de gagner, grâce à la sécurité notamment.Photo par geralt, CC0

Un enjeu international

La Chine a annoncé récemment avoir développé un ordinateur quantique avec une puissance de calcul phénoménale. Une puissance théoriquement capable de briser la blockchain. Dans le même temps, plusieurs pays annoncent vouloir lancer leurs propres cryptomonnaies. 

Les États-Unis et leur dollar et la Chine avec leur yuen n’ont aucun intérêt à laisser une nouvelle devise ultra sécurisée et n’appartenant à personne prendre le dessus sur eux. C’est donc une compétition qui s’annonce pour le contrôle des cryptomonnaies et leurs sécurisations. L’Afrique, elle, a un grand rôle à jouer dans ce changement, espérons que tous les pays en soient conscients.