Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le lundi 20 avril

REUTERS/Francis Kokoroko/File Photo Au Ghana, le confinement de trois semaines a été levé dans la capitale Accra et la région de Kumasi.

L’Afrique comptait ce lundi 20 avril 22 513 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 1 126 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Afrique du Sud et l’Egypte sont les deux pays les plus atteints par l’épidémie sur le continent, avec respectivement 3 158 et 3 144 personnes testées positives.

  •  De nouvelles aides pour les populations les plus pauvres en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud souhaite augmenter la protection sociale pour soutenir les ménages les plus pauvres et vulnérables pendant le confinement. Dans son bulletin hebdomadaire à la nation, le président Cyril Ramaphosa déclare que le confinement a révélé « à quel point la pauvreté, les inégalités et le chômage déchirent les communautés ». Il a notamment condamné des vols de nourriture lors de distributions alimentaires.

Le chef de l’Etat n’a pas précisé de quelle manière les aides sociales évolueraient. Le cabinet du président devait se réunir ce lundi pour discuter de nouvelles mesures destinées à limiter l’impact économique et social de la pandémie de coronavirus. « Même une fois le confinement levé, ses conséquences se feront ressentir encore pendant un certain temps », déplore Cyril Ramaphosa. « Les programmes d’aide alimentaire sont une solution d’urgence, à court-terme. Ils devront être complétés par des mesures durables pour soutenir les citoyens les plus vulnérables pendant la période difficile qui nous attend », a ajouté le président sud-africain.

  • Un « don spécial » d’une valeur de 2 milliards de FCFA pour lutter contre l’épidémie au Cameroun

Au Cameroun, un don spécial de Paul Biya d’une valeur de 2 milliards de FCFA (soit environ trois millions d’euros) a été rendu public ce lundi. Cette aide doit se traduire par la distribution de différents matériels nécessaires dans la lutte contre la pandémie sur tout le territoire national : du savon, des masques, des bidons lave-mains, des kits de dépistages et des appareils d’assistance respiratoires notamment. Un Fonds spécial de solidarité nationale avait déjà été lancé au Cameroun le 31 mars par le chef de l’Etat, qui a promis d’y contribuer à hauteur d’un milliard de FCFA. Le Cameroun compte 1 016 cas avérés et 42 décès liés au Covid-19.

  • Le masque est obligatoire depuis ce matin au Sénégal

Le port du masque est désormais obligatoire dans les administrations, les entreprises, les commerces et les transports au Sénégal. Des sanctions sont prévues pour ceux qui ne respectent pas la mesure, selon l’arrêté du ministère de l’Intérieur publié dimanche soir. Mais aucun détail n’est publié sur ces sanctions. La presse se réfère au Code des contraventions : en cas de non-respect d’une mesure administrative, la sanction peut aller jusqu’à 20 000 FCFA d’amende, accompagnés d’un mois de prison. A ce jour, le Sénégal compte 377 personnes testées positives au coronavirus, et cinq personnes sont décédées des suites de la maladie.

  •  En Mauritanie, le calvaire des migrants et réfugiés

Avec la crise du coronavirus, et l’arrêt de toute activité économique, les conditions de vie des réfugiés en Mauritanie se dégradent. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés, déjà submergé par le camp de M’Béra, l’un des plus grands du continent, qui abrite 60 000 réfugiés maliens, alerte maintenant sur la situation des migrants dans les villes de Nouakchott et Nouadhibou. « Les réfugiés, pour la plupart, sont des enseignants, des chauffeurs… Mais tout est bloqué. Tout ! Les réfugiés ont faim ! Depuis que la crise a démarré, les réfugiés n’ont aucun sou… » déplore Ali Ouatara, père de famille originaire de Côte d’Ivoire habitant en Mauritanie depuis 18 ans.

  • Les restrictions de mouvement partiellement levées au Ghana

Au Ghana, le confinement de trois semaines a été levé dans la capitale Accra et la région de Kumasi. D’autres mesures, comme l’interdiction des rassemblements et la fermetures des établissements scolaires restent pour l’instant en vigueur. Les postes-frontières resteront également fermés pour encore deux semaines.
Le président Nana Akufo-Addo, dans un discours diffusé dimanche soir à la télévision, a exhorté la population à porter un masque dans les lieux publics. Il a également annoncé que 60 000 tests avaient été effectués à travers le pays. « Ces tests nous ont permis de mieux comprendre la dynamique du virus, de localiser les zones les plus à risques et les foyers de la maladie », a-t-il déclaré.

  • Pour Paul Kagame, l’Afrique a besoin de 100 milliards de dollars d’aide internationale

Dans une interview accordée au Financial Times, le président rwandais estime que sans actions coordonnées, certaines économies du continent pourraient prendre « une génération ou plus » à se relever de la crise économique liée au coronavirus. Les pays africains, d’après Paul Kagame, ont besoin d’un soutien international de « 100 milliards de dollars, voire plus ». « Nous attendons des actions rapides et décisives », a-t-il déclaré. « Mais le plus important est d’obtenir un consensus pour s’assurer que l’Afrique possède tous les outils nécessaires afin de mettre un terme à l’épidémie et d’éviter une dépression majeure », ajoute le chef de l’Etat.

La Banque mondiale prévoit que le continent entrera en récession pour la première fois depuis 25 ans à cause de l’épidémie. La croissance, qui s’élevait à 2,4 % en 2019, devrait chuter considérablement cette année : les estimations oscillent entre -2,1 % et -5,1 %. 

  • Un déconfinement progressif à partir du 3 mai en Tunisie

Le Premier ministre Elyes Fakhfakh annonce ce dimanche soir que les mesures de confinement entrées en vigueur le 22 mars en Tunisie seront progressivement levées à partir du 3 mai. Il juge la situation             « presque maîtrisée ». Le confinement est très strict en Tunisie : les déplacements ne sont autorisés qu’en cas d’extrême nécessité et un couvre-feu est en vigueur entre 18h et 6h du matin. Elyes Fakhfakh assure que le pays a réussi à aplatir la courbe du nombre de personnes contaminées. Les derniers bilans font état de 38 morts et 879 malades.
Le déconfinement « ciblé et progressif » se fera selon trois paramètres, a indiqué le chef du gouvernement : les secteurs économiques les plus cruciaux seront relancés, les restrictions de sorties seront adaptées en fonction de l’âge, et en fonction du nombre de cas dans chaque région.

  • Amnesty International lance un appel pour désengorger les prisons d’Afrique subsaharienne

Dans un communiqué publié ce lundi, l’ONG demande aux autorités d’agir pour protéger les détenus du Covid-19. « Alors que le Covid-19 se propage en Afrique subsaharienne, la forte surpopulation constatée dans la plupart des prisons et centres de détention risque de se traduire par une catastrophe sanitaire, aggravée par la pénurie généralisée de soins de santé et d’installations sanitaires », estime Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’ONG de défense des droits humains demande ainsi que les détenus les plus âgés, souffrant d’autres pathologies, les femmes enceintes, ou les prisonniers politiques soient libérés. « La propagation du coronavirus est un problème de santé publique, qui n’épargne pas les prisons ni les centres de détention. Réduire le nombre de personnes détenues doit faire partie intégrante, et ce de toute urgence, de la réponse apportée par les États à cette crise », déclare Samira Daoud.

  • Au Bénin, le gouvernement contrôle les prix de vente de la chloroquine

Durant une conférence de presse devant les pharmaciens béninois, le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin a annoncé que le prix des comprimés de chloroquine serait contrôlé par les autorités. Dans les pharmacies, un comprimé de 250 mg du médicament sera vendu sur prescription médicale aux Béninois 50 FCFA, soit 500 FCFA la plaquette.

En pleine polémique sur l’efficacité ou non de cette molécule, le gouvernement de Patrice Talon a fait le choix du « tout-chloroquine ». « Ce choix n’est pas anodin, il est basé sur un certain nombre d’éléments scientifiques et de constats probants, a expliqué le ministre Benjamin Hounkpatin. Il s’agit d’éléments scientifiques d’utilisation de la chloroquine pour d’autres types de coronavirus avec succès dans l’épisode de strass en 2002 – 2003. Il y a d’autres faits qui montrent que des personnes qui sont sous chloroquine à longue durée ne sont pas sujettes à la COVID 19. En dehors de ça il s’agit de politique à adopter. »

Depuis mi-mars, dès l’apparition des premier cas, le protocole thérapeutique en place a intégré la chloroquine. Ces derniers jours, le gouvernement a importé et produit sur place plusieurs millions de comprimés qui seront livrés aux pharmacies à un prix subventionné. Le ministre rencontre mercredi un collège de médecin pour expliquer ses choix.

Le ministre a également annoncé que dès la semaine prochaine, le dépistage sera systématique pour les personnes à risque, « notamment le personnel médical et paramédical, le personnel des forces de défense et de sécurité, et la communauté pénitentiaire », a-t-il détaillé. Sur 54 cas confirmés, le Bénin annonce 27 guérisons.

  • Inquiétudes sur la réouverture des tribunaux au Kenya

Une directive du NCAJ (National Council of Administration of Justice) conseillant la réouverture des tribunaux à partir de ce mercredi inquiète le personnel judiciaire au Kenya. Dans une lettre adressée à David Maraga, le président de la Cour suprême, trois syndicats estiment que le retour à une activité judiciaire exposera les employés au coronavirus. Dans cette lettre, les syndicats demandent à ce que leur santé soit considérée comme prioritaire par les autorités.

Les travailleurs exigent la mise en place de plusieurs mesures avant la réouverture des tribunaux, notamment la désinfection des bâtiments et la régulation du nombre de personnes à l’intérieur. Selon eux, les employés atteints de maladies chroniques, ou âgés de 58 ans et plus doivent également être autorisés à travailler depuis leur domicile.

  • En Gambie, un centre d’appel pour répondre aux questions sur le coronavirus

Une ligne ouverte 7j/7, 24h/24 en Gambie. Le dispositif avait déjà été mis en place lors de l’épidémie d’Ebola, mais a été renforcé pour le coronavirus. Depuis le 1er mars, 200 000 appels ont déjà été passés au numéro gratuit 1025. Il y en a qui appellent pour connaître les symptômes du virus, d’autres pour se plaindre qu’ils sont malades. D’autres appellent pour vérifier une rumeur du genre, “les Noirs ne tombent pas malades du coronavirus“. On essaie de les convaincre que c’est une maladie qui touche tout le monde sans distinction de couleur de peau », explique Hurai Sey, l’une des 35 opératrices bénévoles. A ce jour, la Gambie compte 10 cas de coronavirus et un décès.

  • La spécialiste du 800m Noélie Yarigo continue de rêver des Jeux olympiques 

Au micro d’Olivier Pron pour RFI, Noélie Yarigo n’a pas perdu de sa combativité, malgré le report des Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021. « Ils ont juste annulé les Jeux, pas mes rêves » déclare-t-elle. La Béninoise demi-finaliste du 800 mètres à Rio de Janeiro en 2016, est confinée dans la ville de Blois, dans le centre de la France, depuis le 17 mars. L’athlète, qui fêtera ses 35 ans en décembre, continue à rêver d’une médaille olympique. « Trente-cinq ans, c’est juste un chiffre pour moi, j’ai encore de l’énergie à revendre », assure-t-elle. Malgré le confinement qu’elle respecte à la lettre, Noélie Yarigo continue de s’entraîner pour être au plus haut niveau pour la prochaine saison. Sur sa page Facebook, la sportive publie de nombreuses vidéos de ses entraînements confinés.

  • Un dessin animé pour expliquer le confinement à ses enfants

Un monstre pour faire comprendre le coronavirus aux enfants : c’est l’idée du réalisateur nigérian Niyi Akinmolayan. Le cinéaste a créé une animation de 90 secondes pour aider les plus petits à comprendre l’importance de rester confiné pour se protéger du virus. Le court-métrage raconte l’histoire d’un jeune garçon, tenté de sortir pour jouer au football avec ses amis, rattrapé par sa sœur, qui le met en garde sur le monstre qui l’attend à l’extérieur. La vidéo est disponible gratuitement en anglais, français, swahili, yoruba, igbo et haoussa.

 

    Source : rfi