Initiée en France en 2015 par le juge Van Ruymbeke, l'enquête aux ramifications internationales a exploré tous les recoins de ce pacte supposé de corruption sur fond de dopage institutionnel en Russie. Ainsi, dès 2011, à un an des JO de Londres, la fédération mondiale d'athlétisme disposait d'une liste de 23 athlètes soupçonnés de dopage. Or, selon les enquêteurs, les procédures de sanctions ont été volontairement retardées par la fédération pour leur permettre de participer aux jeux. Lamine Diack aurait, par exemple, obtenu un million et demi d'euros de fonds russes pour financer des campagnes politiques au Sénégal contre le président Wade.
L'ancien patriarche de l'athlétisme mondial est aussi poursuivi pour avoir permis à son fils de s'approprier d'importants revenus des sponsors au détriment de la fédération. Et les juges d'épingler le train de vie du fils Diack : l'acquisition de montres à Paris pour 1,7 million d'euros.
Dans cette affaire de corruption présumée, la compétence de la justice française tient au fait que des fonds ont pu être blanchis sur le territoire national. Outre Lamine Diack, le juge Van Ruymbeke a aussi renvoyé sur le banc des prévenus cinq autres protagonistes, dont deux Russes, mais aussi le fils de Lamine Diack, Papa Massata, ex-conseiller en droit marketing de la Fédération internationale d'athlétisme.
Le procès ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois et peut-être s'ouvrira-t-il en l'absence des principaux prévenus. Le fils de Lamine Diack, par exemple, malgré un mandat d'arrêt émis contre lui, n'a, à ce jour, jamais pu être interrogé par la justice française.
Avec rfi